Très jeune et pendant l’adolescence je tentais d’avoir des opinions personnelles en me confrontant à l’adulte. Par manque de maturité, j’imitais mon frère plus âgé, qui avait déjà des avis très tranchés sur tout. Néanmoins j’ai continué à m’affirmer en découvrant l’art contemporain dans les années soixante-dix et compris qu’un vent de liberté flottait dans ces lieux d’exposition, dont je me nourrissais. J’étais sensible au théâtre, à la poésie, à la peinture.
C’est seulement beaucoup plus tard, à l’âge adulte, que j’ai pu peindre et sculpter. Je suis extrêmement reconnaissante aux professeurs d’arts plastiques qui m’ont accompagnée. Leur attitude ouverte à l’échange était essentielle. La rencontre avec l’œuvre de l’artiste Joseph Beuys a été déterminante. L’art contemporain a enchanté ma jeunesse et j’ai eu la conviction que moi aussi, je pouvais inventer le monde.